Vendredi 3 avril

Vendredi 3 avril – lecture Hervé Gasser
Vendredi trois avril, je suis un animal
Social et domestique à l’écart du cheptel
Moi l’arpenteur des villes, moi l’homme des foules
Je marche en ruminant dans mon enclos, je meule
Comme un lama tondu, comme une vache folle
Et le soleil coule au balcon comme de l’huile
Je vois des pangolins et des exponentielles
Fourmiller de nouvelles beautés d’hôpital
Je deviens soupe au lait, je fermente, je gueule
Je m’autorise des commentaires stériles
Sur le vétérinaire départemental
Qui me flatte à la télé, me backtrack, m’isole
Et montre autant de zèle qu’il est malhabile
À me trouver des anticorps dans l’os à moelle
Prouvant que si l’on n’a pas peur du ridicule
On peut être à la fois juvénile et martial
 
— Voilà, tu recommences à caricaturer
Tes images déguisent les gens qui gouvernent
En gardiens ou soigneurs de parc animalier
Mais une analogie n’est vraie qu’au figuré
La voici dite en termes de santé publique :
La saturation du système hospitalier
Met à jour la solidarité organique
Entre les membres d’une société moderne                                           
 
— Peut-être as-tu raison mais dans tes mots savants
Je n’ai rien entendu qui soit beau ou vivant

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